De la Rivière Li à Xingping, Découverte de la Chine Rurale4 minutes restantes
Yangshuo
En route vers le joyaux du Guangxi : Yangshuo renferme des paysages féeriques cachés derrière une brume infinie.
Sommaire
- Préparer son voyage en Chine
- Mon itinéraire de 3 semaines dans l’Empire du Milieu
- Beijing, 5 jours au coeur de la capitale : Temple du ciel, Grande Muraille, hutongs ou la superbe Cité Interdite
- Xi’An, à la découverte de son armée en terre cuite et sa Grande Mosquée et son quartier musulman
- Chengdu, ses pandas et ses malls géants, sans oublier sa folle vie nocturne
- Guilin et l’épine de dragon
- Yangshuo : une journée à West Street, balade le long de la rivière Li jusqu’au somptueux village de Xingping
- Hong Kong marque la fin de mon séjour. Entre explorations urbaines et Long Drink sur ses rooftops vertigineux !
Yangshuo, un conte esthétique
Programme du jour : louer une moto et se balader le long des rivières Li et Yu Long. 100 yuans et un casque en polystyrène plus tard, roulez jeunesse ! À mon grand soulagement, le trafic est encore calme, le vent frais ; Yangshuo se réveille doucement.
Nous roulons vers les pics karstiques propres à la région. Quel ravissement que de voir l’aube prendre ses aises, et donner à l’horizon de belles touches rosées. J’ai l’infime conviction de ne pouvoir être plus heureuse qu’en cet instant. Et je me le répète tout au long du trajet pour bien m’imprégner de ce souvenir. Celui d’avoir touché à un idéal, et surtout, d’en avoir pleinement conscience.
Moon Hill
Randonnée matinale
Nous atteignons Moon Hill où quarante-cinq minutes de randonnée nous attendent pour un réveil en forme. L’ascension est facile jusqu’aux dernières marches. N’est pas Indiana Jaune qui veut ! Prévoyez de bonnes chaussures, le chemin devient piégeur, très pentu et semé d’obstacles qui tenteront de vous faire perdre une dent, un œil, voire la vie. Promis, ça vaut le détour ! Des grands-mères Feuillage tenteront de vous vendre des cartes postales et des boissons tièdes. L’une d’entre-elle a dû flairer ma cuite d’hier puisqu’elle a tenu à grimper jusqu’au sommet du Mordor pour nous proposer des bières. Le harcèlement de rue, ce fléau…
Belle insouciance
Nous n’avons tracé aucun itinéraire, nous savons seulement que Shangri-La serait notre point d’arrivé. Il ne s’agit pas de la ville du Yunnan, mais d’un homonyme siégeant dans la région du Guangxi. Peu importe, nous nous y rendons, prêts à faire le plein de beaux souvenirs.
Nous empruntons quelques chemins de traverse ; dix minutes plus tard, la foule n’est plus et la ville se change en un paysage exotique très minimaliste. Alors, la Chine nous montre ses plus beaux atours. Le goudron laisse place à l’ocre du sable. Les couleurs, les formes, le rythme, la jungle aux verts éteints… L’attachement est immédiat.
Je suis heureuse et tout ces petits rien me le rappellent sans cesse. Peut-être est-ce l’herbe sèche qui fouette mes mollets à notre passage, le paysan qui nous salue au loin, les enfants qui nous affublent d’un large sourire, la route sinueuse qui se laisse pourtant dompter par nos deux roues, le vent dans mes cheveux, le soleil qui chauffe ma peau, ou cette nature brute qui me fait monter les larmes aux yeux ?
Le soleil de plomb nous incite à nous abriter sous un pomélo. Nous en profitons pour manger quelques fruits, épluchés avec les moyens du bord : un trousseau de clés.
J’aimerai établir ma vie dans un tel endroit. Un petit appartement cosu, quelques habitudes pour manger dans le quartier, me laisser roussir sous une chaleur de plomb…
Shangri-La
Désolation harmonieuse et chemins odieux au travers des pentes ; la présence de l’homme est à présent bien loin de notre regard.
Une fois repus, nous poursuivons notre virée vers Shangri-La, qui s’avérera être un nid d’attrape-touristes. En nous baladant dans les cultures de riz, nous apercevons un temple et entrons – gratuitement – par la porte arrière. Il faut avouer que le village n’en reste pas moins très charmant. Disons que le cadre y est pour beaucoup. Tantôt cachés par la brume, les pains de sucre s’apparentent à des esquisses peintes à même l’horizon. C’est irréel.
Xingping
Une bouffée d’oxygène dans une Chine en pleine effervescence
Je n’avais pas le coeur à quitter Yangshuo de sitôt. Aussi, la veille, j’annulais mon retour à Guilin (d’où partais mon train pour Hong Kong). Après réflexion, je préférais m’attarder un peu plus dans le Guangxi. Marta décide de se joindre à moi, pour une ultime balade à moto entre filles !
Nous nous mettons en selle, direction Xingping, à trente kilomètres de là. Le village promet tous les charmes qui ont rendu Yangshuo célèbre il y a quelques années, mais avec moins d’hôtels et de boîtes de nuit. Nous sommes donc allées trouver un coin agréable pour apprécier cette jolie atmosphère.
Xingping
Nous abandonnons nos casques en papier mâché qui ne nous protègent en rien si ce n’est du soleil. Un vrai cauchemar.
Une heure nous sépare de Xingping. Nous déjeunons en ville, un boui-boui qui propose mon petit-déjeuner favoris : des sticky rice dumplings. Après quoi, direction le Twenty Yuans Banknote. Le célèbre point de vue à l’image du billet chinois est un bien bel endroit pour lézarder au milieu des palmiers. Très chanceuses, nous ne croisons pas un seul radeau à moteur. La chaleur nous convainc à barboter dans l’eau. Plus tard, nous partons en quête d’un bamboo raft pour voguer sur la rivière Li.
Nous achevons notre journée en visitant ledit village, à l’heure dorée, paradis du photographe. Promenade dans ses jolies rues pavées, ses boutiques artisanales, et tandis qu’un peintre fige ce tableau idyllique, j’essaie de lui rendre justice. C’est une lumière qui marque profondément les yeux et l’esprit. Un bond dans le temps, une atmosphère douce de village endormi digne des ambiances que l’on aime retrouver chez un certain Miyazaki.
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