Premiers pas au Japon : Découvrez le quartier d’Ikebukuro à Tokyo15 minutes restantes

Sommaire :

  • Guide complet : Tout ce que vous devez savoir avant votre séjour au Japon
  • ② Premiers pas au Japon : Découvrez le quartier d’Ikebukuro à Tokyo
  • ③ À venir
  • ④ À venir
  • ⑤ À venir
  • ⑥ À venir

Trois semaines sous les sakura

Il m’a fallu moins de temps pour convaincre mon amoureux d’aller faire un tour au pays du Soleil-Levant si j’y suis que pour le motiver à vider le lave-vaisselle (c’est totalement faux et gratuit). Le rendez-vous était pris pour la saison des sakura, et je me suis aussitôt appliquée à préparer minutieusement notre séjour de trois semaines comme une gamine s’apprêtant à réaliser un de ses rêves.

J’ai rédigé un guide complet avec tous mes conseils pour bien préparer votre arrivée à Tokyo. Nous ne nous attarderons pas sur ces détails ici : cet article sera avant tout le récit de mon expérience. Mais avant de plonger dans l’aventure, laissez-moi vous parler du commencement…

Japon

La génèse de la weeb que j'étais

Depuis 2020, après avoir vu mon voyage en Asie brutalement écourté par une pandémie mondiale, je ne rêve que de deux choses : devenir Experte en storytelling bullshit LinkedIn — ou comment transformer du vent en fable inspirante et scalable —  et retourner au pays du soleil levant, cette fameuse passerelle « entre-traditions-et-modernité », n’est-ce-pas.

Le Japon s’impose comme une destination de rêve depuis le temps où je me prenais pour une gyaru², une sombre époque où je me peroxydais les cheveux avant de les brûler jusqu’aux pointes en tentant, contre toute logique, de faire naître des boucles sur ma crinière tristement raide. Mais bordel, j’avais claqué une petite fortune dans cette teinture importée de Tokyo (bilan carbone : désastreux, cheveux : idem).

¹ Les cerisiers en fleur sont appelés « sakura » en japonais et il n’est pas exagéré de dire qu’ils suscitent une véritable fascination chez les Japonais (et le monde entier).

² Le terme « Gyaru » est une translittération du mot anglais « gal », qui veut dire « fille » ou « meuf ». Il est utilisé pour désigner une sous-culture de la mode japonaise.

Entre anime, musique et pop culture millénaire

Ma fascination pour la culture japonaise a été façonnée par des influences allant du Club Dorothée, ma rencontre avec les oeuvres enchanteurs du studio Ghibli, mon crush d’adolescente pour le chanteur Miyavi (j’avais facilement le béguin pour les hommes cis ne se sentant aucunement menacés à l’idée d’arborer une androgynéité assumée), les exemplaires de Popteen que ma correspondante japonaise m’envoyait, Pokémon, Final Fantasy, les shôjo qu’on s’échangeait dans la cour de récré, sans oublier tous les animes à la télé…

 

Cette vague de pop culture qui a marqué la jeunesse de nombreux millenials pour qui Internet était une fenêtre sur le monde avant de devenir un repaire d’incels.

Le Japon nous accueille dès l’aéroport avec un agent dédié à la réception de nos bagages. Et là, je réalise que ce pays va me surprendre, dans les moindres détails.

Arrondissement de Toshima 豊島区

Ikebukuro 池袋

Minute une, et déjà, je dois affronter une triste vérité : mes 32 niveaux gagnés avec panache sur Duolingo ne me servent qu’à briller en société. Ici, je ne suis qu’une vulgaire gaijin³, écorchant chaque mot avec maladresse. Je peine même à déchiffrer le nom de notre station. « Ike… bu… kuro. » C’est ici que nous poserons nos valises pour cette première semaine au Japon.

Idéalement situé sur la ligne Yamanote (la fameuse ligne verte), ce quartier nous offrira un accès direct aux incontournables de Tokyo, parfait quand on dispose de si peu de jours sur place.

Et, à moins de vous exiler au Japon, il sera impossible de tout explorer ; vos trois semaines de congé annuel vous laisseront toujours un goût de trop peu.

³ Gaijin [ɡaï. djin] n.m. : Un étranger.

Ikebukuro, Japon

Le Japon correspondait parfaitement à l’image que je m’en étais faite : Des rues d’une propreté irréprochable, mieux rangées que ma propre chambre et des vitrines qui invitent à dépenser comme si je m’appelais Bezos.

En ce premier jour, le signe du V avec les doigts n’est pas tout à fait maitrisé ni assumé. Il faut dire que cette gestuelle, autrefois en vogue chez les jeunes de la génération Skyblog, mais toujours populaire ici-bas, semble encore échapper à mon savoir-faire. Ganbatte Kudasai, qu’ils disent.

Métro, boulot, bento

Votre premier contact avec Tokyo passera sans doute par son métro. Et là, première baffe stellaire : réaliser qu’on peut être des millions à transiter dans un silence quasi religieux, sans se bousculer, sans soupirer d’exaspération, sans jouer des coudes pour grappiller une place assise. Ici, on attend son tour, on s’aligne avec une discipline chorégraphique, et on laisse les passagers descendre avant de monter. Un concept révolutionnaire, apparemment inapplicable sous nos latitudes.

Kaléidoscope urbain

Ikebukuro est un véritable kaléidoscope urbain. À chaque coin de rue, on passe du tumulte des centres commerciaux ultramodernes aux ruelles plus sereines où se côtoient échoppes traditionnelles et petites galeries d’art.

Notre quartier chéri brille sous les néons des enseignes, tandis que des odeurs enivrantes de ramen et de yakitori flottent dans l’air. Par moments, les échos des fêtards s’égosillant dans les karaokés du coin se mêlent aux pas discrets des yakuza patrouillant autour des love hotels. C’est toute l’effervescence tokyoïte que l’on ressent ici, un parfait équilibre entre dynamisme électrique et tranquillité inattendue.

Ikebukuro dévoile le Japon sous ses multiples visages, et nous avons été immédiatement charmés. Pour une première immersion tout en douceur dans la frénésie de Tokyo, c’est un quartier que je recommande vivement.

Petit Bali​

L’hébergement au Japon est l’un des postes de dépense les plus lourds de notre voyage. Nous avons longtemps hésité entre les derniers hôtels encore disponibles, disparaissant sous nos yeux à chaque rafraîchissement de page. Puis, au détour d’une recherche tardive, une alternative s’est imposée : un Love Hotel.

🏨 Petit Bali a parfaitement répondu à toutes nos attentes en termes de confort, de situation géographique et de services. Impeccable !

J'ai testé pour vous : Dormir dans un Love Hotel

Qu'est-ce qu'un « love hotel »?​

Les love hotels sont une véritable institution au Japon, nés du besoin de discrétion dans une société où l’intimité peut parfois être un luxe, surtout dans les petites habitations. À l’origine, ces hôtels étaient destinés aux couples cherchant à s’échapper pour quelques heures ou une nuit, loin des regards indiscrets. Mais ne vous méprenez pas, ces lieux sont bien plus qu’une simple escapade amoureuse.

Une expérience unique, qui sort des sentiers battus

Imaginez des chambres à thème, parfois extravagantes, allant de la suite romantique avec jacuzzi à la reproduction d’un décor futuriste ou médiéval. Chaque love hotel rivalise de créativité pour offrir une expérience unique, parfois kitsch, souvent surprenante.

Certains voyageurs choisissent d’y séjourner, non seulement pour l’originalité, mais aussi pour le rapport qualité-prix imbattable. Car au-delà du côté insolite, les love hotels offrent des prestations souvent luxueuses à des tarifs bien plus accessibles que les hôtels traditionnels du centre de Tokyo.

Et non, il n’y a rien de glauque là-dedans !

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la majorité des love hotels au Japon sont impeccablement propres, bien entretenus et ne véhiculent aucune ambiance sordide. C’est un concept totalement décomplexé et intégré dans la culture japonaise, où l’intimité est simplement un service parmi tant d’autresD’ailleurs, beaucoup de ces hôtels sont aussi appréciés pour des séjours en famille ou entre amis (si, si !), simplement pour profiter d’un cadre original et d’un confort surprenant. Bref, une expérience qui sort des sentiers battus. En raison de l’affluence touristique, nombre de ces établissements de charme sont de plus en plus considérés par les touristes.

Pour nous, c’était l’occasion idéale de découvrir une facette atypique du Japon tout en étant parfaitement situés pour explorer la ville. et – avouons-le – ce fut une option bien plus amusante que le classique business hotel. Vous connaissez mon goût prononcé pour le risque et l’insolite. Et cerise sur le bobun, ajoutez des vigiles Yakuza, et l’expérience devenait inoubliable !

Que faire à Ikebukuro ?​

🌸 À Ikebukuro, on s’est senti comme chez nous. Le centre névralgique, un peu à l’écart de notre hôtel, nous laissait le luxe de flâner dans des ruelles paisibles, loin du tumulte des grands axes.

Je ne vais pas vous faire la liste des trucs à voir dans le coin (Google fait ça très bien), mais plutôt vous parler de nos coups de cœur, ces petites choses qui ont fait d’Ikebukuro notre quartier pendant une semaine et demie.

La plupart des gens viennent à Ikebukuro pour Sunshine City, son immense complexe commercial.

À Tokyo, les malls ne sont pas de simples centres commerciaux regroupant des boutiques classiques. Ils sont des destinations en soi, chacun ayant sa propre thématique.

Pokémon Center Mega Tokyo

Un lieu de pèlerinage pour les dresseurs

Sunshine City est un lieu de pèlerinage pour les fans de culture pop japonaise avec les nombreuses boutiques d’Otome Road, surnommée la « rue des geeks », où vous trouverez des figurines, des mangas, et des jeux vidéo.

Le lieux phare se situe au dernier étage, el famoso Pokémon Center Mega Tokyo, le magasin emblématique propose des produits exclusifs et des événements spéciaux liés à la franchise qui a bercé mon enfance.

Ghibli Store

Ou la fois où j'ai perdu la raison

Nichée au cœur de Sunshine City, la boutique Donguri Kyowakoku est un petit sanctuaire pour les amoureux de Ghibli. Dès qu’on passe la porte, on est happé par une ambiance féerique. Un Totoro en peluche ? Évidemment. De la vaisselle Kiki, La Petite Sorcière ? Comment résister. Une suspension inspiré du Château Ambulant ? Allez, dans le panier ! Hadrien m’a regardée sombrer avec résignation… Car il est exactement comme moi quand il disparaît dans une boutique de rétro gaming. Pas un pour rattraper l’autre. J’en suis ressortie plus légère (financièrement) mais le cœur gonflé de nostalgie.

Namja Town

Sunshine City cache également un parc à thème en intérieur. Parmi ses attractions phares, le Gyoza Stadium propose une dégustation de dumplings (gyoza) originaux venus de tout le Japon. On y trouve aussi des manèges, des jeux d’arcade, des restaurants à thème et des événements saisonniers.

Super Potato Ikebukuro

À quelques pas de Sunshine City, l’une des premières adresses que l’on a testées est cette boutique cachée au cœur des buildings : Super Potato Ikebukuro Game Yokocho. Un véritable paradis pour les amateurs de rétro gaming, bien plus authentique et intéressant que ses homologues d’Akihabara.

Qu'est-ce que la sobriété heureuse...​

Sans une Super Famicom des années 90 ?

Le rétro gaming, c’est un peu notre madeleine de Proust, le fil rouge de ce voyage. Il était hors de question de repartir du Japon sans avoir écumé les meilleures boutiques et salles d’arcade du pays. Et quand je dis écumer, comprenez surtout se faire traîner par Hadrien jusque dans les coins les plus reculés des banlieues nippones, à la recherche de LA boutique, celle où les cartouches oubliées dorment sur des étagères poussiéreuses, et où les consoles d’un autre temps ne sont pas estimées à leur juste valeur. Spoiler : on a trouvé TOUT ce que notre « nous-adolescent » convoitait. Et si nos valises étaient déjà pleines de peluches gagnées à coups de grappin bien placé, elles ont miraculeusement trouvé de la place pour quelques reliques vidéoludiques.

Distributeurs automatique

Dans l’absurde et le génie pratique à la japonaise

Comme partout au Japon, impossible d’échapper aux distributeurs automatiques, ces généreux pourvoyeurs de denrées aux saveurs aussi farfelues que cancérigènes — Mais bon, one life.

Au Japon, les distributeurs automatiques sont une véritable institution, bien au-delà du simple soda tiède qu’on attrape à la va-vite. Ici, ils distribuent de tout : des canettes de café chaud au bouillon de ramen fumant, des œufs frais aux bouteilles de sauce sriracha. À la question : ai-je vraiment besoin d’une soupe miso en canette à 2h du matin ? La réponse est toujours oui.

Les Konbini

Convenience Store

Commençons par rendre hommage aux convenience store, ces supérettes ouvertes 24h/24 et 7j/7. Ils sont rapidement devenus notre QG. J’avais droit à mon onigiri dès l’aube, et il n’était pas rare qu’après minuit, comme des sales gosses en cavale, on vidait les rayons pour grignoter des bêtises sous la couette, hilare devant des émissions japonaises dont on ne comprenait pas un traître mot.

Les Konbini sont des endroits pratchiques puisqu’en plus de pouvoir y trouver de la mousse à raser ou des asperges sous vides, on peut également y manger rapidos.

Chaque Konbini est équipé de micro-ondes et de distributeurs d’eau chaude, histoire de se faire un ramen sur le pouce… qui, ironie du sort, revient souvent plus cher qu’un vrai plat au resto — Mais bon, one life. Et si l’envie vous prend de pimper votre bouillon, vous trouverez tout ce qu’il faut en rayon : œufs marinés, algues, tofu, et même des glaçons pour vous préparer un cold matcha latte maison.

🔎 Petit aperçu de nos fins de soirée :

Après une vingtaine de kilomètres de marche dans les pattes, l’heure était venue de s’effondrer dans un fauteuil massant, une canette bourrée de sucre et d’additifs à la main, piochée au distributeur du coin. Soit, un gros high five à notre « nous adolescent », celui qui fantasmait la vie d’adulte comme une succession de plaisirs instantanés — sans impôts, ni  factures, ni tous ces trucs moches qu’on avait soigneusement occultés.

Il y a toujours un petit cintre dans les restaurants japonais, suspendu à un coin de table ou fixé contre le mur, prêt à accueillir manteaux et vestes. Un détail qui paraît anodin, mais qui en dit long sur l’attention portée au confort des clients. Ici, même tes affaires sont traitées avec soin. Un respect qui n’est pas qu’une question de politesse, mais un véritable trait culturel.

Nos adresses pour se régaler (presque) à domicile

Notre boui-boui du coin de rue.

🍜 Certains restaurants ont marqué notre voyage. Et celui-ci en tête de liste. Un Boui-boui/20. Comprenez : une échoppe minuscule, encombrée d’objets hétéroclites jusqu’au plafond, un doute raisonnable sur les normes d’hygiène — mais bon, one life — des magazines des années 80, des photos des plats façon catalogue de fast-food figé dans le temps, qui donne autant envie qu’il inquiète, et des plats à s’en lécher les doigts. Le genre d’endroit où l’on revient sans se poser de questions, juste pour retrouver le goût exact du bonheur dans une bouchée de ravioli arc-en-ciel servie par une adorable mamie.

La commande 2.0

Quand la technologie se met à table

Au Japon, nous avons découvert la fluidité avec laquelle la technologie s’invite à table. Entre distributeurs, écrans tactiles et tapis roulants, la commande devient une expérience autonome. Je ne suis pas sûre de l’apprécier, mais il faut admettre qu’elle est étonnante et mérite d’être vécue. Et même si l’humain n’est plus derrière le comptoir, la qualité, elle, reste intacte.

Ici, point de serveurs, point de carte interminable. Juste un distributeur ou un écran tactile, et une dizaine de choix qui nous font instantanément saliver. L’expérience est simple : glisser ses yens (ou sa carte), choisir son type de ramen (tonkotsu, miso, shoyu, etc.), puis précisez :
La force du bouillon (léger, normal, corsé)
La quantité d’huile (juste ce qu’il faut ou un tsunami de gras)
Les toppings (œuf mollet, algues, chashu fondant…)

Une fois validé, la machine  délivre un petit ticket que l’on remet au cuistot derrière le comptoir.

Quelques minutes plus tard, notre bol fumant nous susurre que la vie mérite d’être vécue. Et là, plus qu’une chose à faire : slurper ses nouilles sans modération (parce que oui, ici, plus on fait de bruit, plus c’est vu comme un compliment).

Même si ce n’était pas le meilleur, il avait le mérite d’être honnête (non loin de là, vous trouverez le Gyumon Ramen Ikebukuro 👍). Après tout, il est presque impossible de tomber sur un ramen médiocre au Japon. À part si vous ne savez pas faire la différence entre un bouillon mijoté pendant des heures et une soupe instantanée aux nouilles spongieuses. Hors de ma vue, je ne peux rien pour vous, manant !

Pour les autres, il suffit de suivre la file d’attente. Si les locaux patientent sagement c’est que ça vaut le coup ! Attendre 30 minutes à une heure est monnaie courante pour s’attabler à la perle du quartier.

Sushis

Sur tapis roulant

🍣 Dans le même esprit, les kaitenzushi (littéralement « sushi tournant »), ressemblent à un manège gastronomique où les assiettes défilent sous vos yeux, prêtes à être cueillies au vol. Ici, les sushis arrivent en ligne directe sur un tapis roulant, chacun posé sur une assiette de couleur indiquant son prix. On se sert selon son appétit, et à la fin, l’addition est calculée en fonction du nombre d’assiettes empilées devant soi – un système aussi efficace que traître.

Pour les commandes à la carte, on sélectionne les sushis sur une tablette tactile, et hop, quelques minutes plus tard, notre plateau déboule jusqu’à ta table. Dans certains restaurants, les chefs préparent les sushis sous nos yeux. C’est satisfaisant, rapide, et surtout, ça évite le stress du japonais approximatif qui pourrait transformer une simple envie de daurade en une assiette de coucougnettes de cabillaud. Ne vous y trompez pas, même dans ces spots, le poisson reste d’une fraîcheur incomparable.

Izakaya

Kézako ?

Izakaya, Ikebukuro, Tokyo

Il existe un monde parallèle où « Manger, fumer » serait une campagne de santé publique.

Un izakaya, c’est un peu l’équivalent japonais du bistrot ou du pub, un endroit où l’on vient manger, boire et surtout décompresser après une longue journée à travailler plus pour gagner moins, comme le veut la charte du capitalisme.

On y commande une multitude de petits plats à partager — brochettes yakitori, edamame, tempura — saveur umami-Marlboro, accompagnés d’une bière bien fraîche. Les cendriers débordent, les rires s’élèvent, et quelque part entre la douxième tournée et l’énième karaage, on se demande si on ne resterait pas vivre ici ?

C’est à Ikebukuro que l’on a découvert l’un de nos izakaya préférés. Déjà, parce que, comme tout bon izakaya qui se respecte, il n’a pas ruiné notre porte-monnaie (et en fin de séjour, chaque pièce comptait pour éviter la banqueroute).

Celui-ci s’élevait sur trois étages, et chaque soir, il était plein à craquer. Étudiants, salarymen : tous s’entassaient dans ce joyeux chaos.

Ce qui frappe, c’est à quel point l’ambiance tranche avec le reste de Tokyo. Une ville de plusieurs millions d’habitants, paradoxalement silencieuse, où les conversations restent feutrées, même dans les rues bondées. Mais une fois passé le rideau d’un izakaya, c’est une autre histoire : les rires fusent, les toasts résonnent, les voix s’élèvent. On a presque l’impression que tout le monde se relâche enfin. Et puis surtout, on y mange bien et on y boit beaucoup !

Petit-déjeuner

Sous-terrain

🥐 Le matin, on se faufilait dans les boulangeries du quartiers, et surtout dans celle nichée au cœur du métro. Parce qu’il faut comprendre une chose : à Tokyo, les gares souterraines ne sont pas de simples stations de passage. Ce sont des villes à part entière, avec leurs commerces, leurs restaurants et leurs ruelles de néons. On pourrait y vivre des jours sans voir la lumière du jour.

C’est là, entre deux trains, que nous avons goûté une masterclass du snack japonais : le karē pan. Un pain au curry moelleux, légèrement brioché, renfermant un curry chaud et parfumé. Une bouchée et c’était fini, il nous en fallait un tous les matins.

boulangerie japonaise

Petit-déjeuner japonais traditionnel

Le petit-déjeuner japonais traditionnel est généralement plus équilibré que ceux sur lesquels nous avons jeté notre dévolu. On y trouve du thé vert, du riz blanc, de la soupe miso, du poisson grillé, des omelettes… et, malheureusement pour moi, du natto. Ces fèves de soja fermentées, réputées pour leurs bienfaits santé, sont pour moi un véritable attentat buccal.

L’amour de la "FRONCE"

🇫🇷 On note rapidement la fascination des japonais pour la France. Déjà parce qu’ils s’approprient au hasard certains mots de la langue de Molière, parfois sans vraiment les comprendre. Résultat : des T-shirts arborant des citations absurdes comme “Le bonheur est une fraise”, ou des boulangeries aux noms délicieusement approximatifs. « Châteraisé », par exemple. À une lettre près, c’était le drame.

Un cousinage inattendu

Le Japon et la France, deux cultures à des milliers de kilomètres l’une de l’autre, et pourtant… On a retrouvé dans notre voyage des échos familiers, une sorte de cousinage inattendu. La gastronomie en est l’exemple le plus flagrant : le soin apporté à la présentation, l’importance du terroir, le respect des saisons… Notre assiette nous a bien souvent rappelé l’art de la table à la française.

Il y a ce même souci du savoir-faire, que ce soit dans la pâtisserie ou l’artisanat, dans le design des jardins ou la couture. Mais aussi, l’élégance discrète, ou cette façon de préserver et de chérir son patrimoine. Et puis, avouons-le, on partage aussi une véritable passion pour se plaindre – sauf qu’au Japon, ça se fait en silence, avec un léger soupir.

Digestion... à la salle d'arcade

Mikado Ikebukuro

🎮 Plus loin, il y a Mikado Ikebukuro, une salle d’arcade sur deux étages où Hadrien aurait volontiers pris un bail à vie. Très vite, une routine s’est installée : après le dîner, direction les gachapon et les UFO catchers, prêts à dilapider nos yens dans l’espoir de décrocher l’impossible.

Le contraste est saisissant : d’un côté, des jeunes absorbés par leurs écrans, de l’autre, des habitués, parfois des retraités, assis devant des bornes de jeux rétro, concentrés comme s’ils jouaient leur honneur sur une partie de Pachinko. Ici, le jeu est une affaire sérieuse, un exutoire collectif où l’on s’affronte dans un joyeux vacarme de musiques 8-bit et d’annonces criardes des machines à pinces.

Les salles d’arcade

Terrain de jeu intergénérationnel

🕹️ Au Japon, les salles d’arcade ne sont pas juste des vestiges du passé, elles sont vivantes et intergénérationnelles. Ce ne sont pas seulement des lycéens surexcités qui s’y pressent après les cours, mais aussi des salarymen en costard-cravate, venus évacuer leur stress en enchaînant les parties de Taiko no Tatsujin (le jeu de tambour japonais) ou en martyrisant une manette sur Street Fighter.

Et puis, impossible de ne pas tenter sa chance sur les fameuses UFO Catchers, ces machines à grappin qui vous font croire à chaque essai que cette fois, c’est la bonne. Spoiler : toujours pas. Sauf quand Hadrien me signale qu’il « Y a un ATM juste là ! ON PEUT ENCORE CRAMER UNE  FORTUNE pour un gadget qui finira dans le fond d’un tiroir ». Et, par un miracle digne des dieux du slip, nos valises ont finies pleines à craquer de peluches. Oui, on a eu un karma insolent

Et voilà, c’était tout pour Ikebukuro ! On se retrouve très bientôt pour explorer un autre quartier et découvrir encore plus de facettes fascinantes de Tokyo ! Mata ne またね.

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